mercredi 3 décembre 2008

Le Mariage de Figaro de Beaumarchais - Christophe Rauck

Séance du 15 novembre à la Comédie Française : Le mariage de Figaro , pièce de Beaumarchais mise en scène par Christophe Rauck.

Résumé d'après la rédaction de la Comédie Française :
"La plus badine des intrigues. Un grand seigneur espagnol, amoureux d’une jeune fille qu’il veut séduire, et les efforts que cette fiancée, celui qu’elle doit épouser, et la femme du seigneur, réunissent pour faire échouer dans son dessein un maître absolu, que son rang, sa fortune et sa prodigalité rendent tout-puissant pour l’accomplir. Voilà tout, rien de plus. " Voici le résumé de cette pièce selon Beaumarchais lui même. Cette pièce vient à la suite de la vie de Figaro évoquée dans la préface du Barbier de Séville. Trois ans plus tard, voici donc les héros réunis pour le mariage de Figaro, valet du comte Almaviva, et de Suzanne, camériste de Rosine devenue comtesse. Durant cette folle journée, Figaro remet en cause la relation maîtrevalet en contrant les projets du comte à l’égard de Suzanne. Grâce à la coalition des femmes, la comtesse et sa suivante, le comte est mis hors d’état de nuire.

La mise en scène de Christophe Rauck n'est pas pour déplaire, plutôt sobre dans les décors et les costumes, atemporel même, mais dans le ton. Un peu plus de recherche n'aurait pas été pour me déplaire mais la pièce n'en souffre pas trop : on s'y retrouve malgré tout, on comprend, on entre dans le jeu.
Car jeu il y a, le jeu de scène est bon, il sait surprendre et faire rire, quelques moments décalés (le bal du mariage par exemple est surprenant et drôle) mais pas trop, on reste dans les limites (heureusement). Les acteurs de la Comédie sont très bons dans leurs rôles respectifs mais ont parfois manqué de clarté dans leur élocution, tout n'était pas compréhensible de là où j'étais placé (mais j'étais mal placé je l'avoue). Laurent Stocker est très bon en Figaro tantôt rusé, tantôt jaloux, tantôt amoureux, tantôt icônoclaste etc. Un bémol pour le célèbre monologue du dernier acte qui jurait avec le reste de sa performance par manque de conviction.

Mon plus gros reproche est à la mise en scène qui manque de rythme. Par moments tout va très vite, il faut être concentré pour tout saisir, l'umbriglio entre les personnages est déjà assez complexe au début pour que la mise en scène nous rende la chose encore plus compliquée. A d'autres moments, cette mise en scène souffre de longueurs et s'essouffle. La pièce avance ainsi par syncopes fatiguantes au milieu desquelles il est difficile ne pas décrocher durant ce spectacle de moins de 3 heures.

Je m'aperçois que je suis un peu dur avec cette pièce qui m'a somme toute fait passer une très bonne soirée. Rassurez-vous donc, éclats de rire et émotions sont au rendez vous et je conseille volontiers cette interprétation malgré les quelques bémols soulignés plus haut.
Après tout, Beaumarchais l'a cherché et Christophe Rauck également en le choississant puisque Figaro lui même me donne bonne conscience : "Sans fierté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur"!

Aucun commentaire: